J’ai profité du Salon Faire Construire pour discuter avec certains constructeurs et leur poser des questions sur les panneaux solaires. Je vous propose une synthèse de ce que m’ont expliqué les Maisons Sésame, DTT maison, LDT, Maisons d’en France et les Maisons Barbey Maillard. Je profite de ce billet pour les remercier 😉
Photovoltaïque : quelles solutions pour la maison individuelle ?
Dans une maison individuelle, l’énergie photovoltaïque intervient en général en complément de votre installation électrique principale, et vous permet de faire des économies d’énergie dans une démarche environnementale.
Vous pouvez envisager de faire installer des panneaux solaires sur votre toit dès l’élaboration de votre maison avec le constructeur, mais vous pouvez aussi prévoir de les poser par la suite, en rénovation. Toutefois, si vous êtes décidés, il est préférable d’y penser en amont de la construction. En effet, les travaux de mise en place seront moins coûteux et souvent moins complexes, ce qui vous assurera une meilleure qualité de pose et un fonctionnement optimal.
Cela dit, l’installation d’un système à énergie solaire suppose un certain nombre de points à respecter et à vérifier pour garantir son efficacité et sa pérennité. C’est pourquoi je vous propose de faire un point sur la question, et vous présenter les différentes solutions qui s’offrent à vous.
Tout d’abord, sachez que les panneaux solaires sont fixés à la toiture. Qu’ils soient intégrés ou fixés sur des châssis, il est donc indispensable que la charpente soit solide, voire consolidée. Les revêtements de toiture en zinc, en chaume, en tuiles de goudron par exemple ne sont par conséquent pas adaptés, car trop fragiles pour accueillir une installation solaire. De la même façon, il est nécessaire de disposer d’une assez grande surface sur le toit, afin de ne pas nuire à la stabilité et la solidité de l’ensemble de la maison.
En effet, la pose nécessite de percer le toit pour fixer l’installation, mais aussi pour le passage des différents câbles et tuyaux qui la relie au système électrique de la maison. Ceci induit également une très bonne isolation, et donc un colmatage soigné des différentes perforations de la toiture.
L’étanchéité du système est fondamentale, pour préserver le bâtiment, mais aussi pour éviter des surchauffes de l’installation solaire, et donc garantir un fonctionnement efficace et optimal des capteurs solaires : non seulement les panneaux doivent être parfaitement isolés, mais leur face arrière doit également être ventilée.
Autre élément très important, la « charge du vent » : la pression exercée par le vent détermine la taille des panneaux solaires et également la manière dont ils seront fixés, de manière à ce que l’installation soit bien maintenue sur le toit. Cette pression se mesure selon un mode de calcul établi, qui tient compte entre autres de la hauteur de votre maison, de l’inclinaison du toit, et des caractéristiques de votre terrain et de son environnement (climat, exposition, végétation, voisinage, etc.).
- Sur les toits en pentes, il faudra choisir des fixations résistant particulièrement bien à l’arrachement (chevilles métalliques), et là encore s’assurer de la qualité de l’isolation et de l’étanchéité, qui pourrait affaiblir l’ensemble si elle n’était pas satisfaisante.
- Sur les toits plats, un lestage est souvent nécessaire, à condition que la toiture ait une capacité portante suffisante, car cela peut occasionner une compression de l’isolation du toit, qui pourrait être tout à fait néfaste pour la maison et le système solaire à la fois.
Enfin, sachez aussi que les installations photovoltaïques augmentent le risque de voir la foudre tomber sur votre maison. Il est donc conseillé de faire poser en même temps un paratonnerre, et de protéger votre installation électrique intérieure.
Il existe aujourd’hui 3 types d’installations photovoltaïques adaptées à la maison individuelle :
1- Les panneaux solaires intégrés, que l’on insère directement dans la toiture, sont les plus courants en construction neuve. En rénovation, il est nécessaire de déposer le revêtement du toit et certains éléments de la toiture pour les poser.
Dans un cas comme dans l’autre, un écran de sous toiture vient supporter les capteurs solaires et les panneaux. Il est en général indispensable d’y ajouter un système de ventilation pour éviter la condensation et la dégradation de la charpente. C’est aussi le système avec lequel l’étanchéité est la plus problématique.
Les câbles électriques, les onduleurs, le parafoudre, le disjoncteur, et deux compteurs (l’un destiné au comptage, l’autre à la non-consommation) viennent compléter l’installation sur la toiture. La plupart de ces éléments restent invisibles, ce qui constitue un avantage esthétique certain.
Cela dit, ce type d’installation, qui doit figurer sur le permis de construire, est aussi plus couteux.
2- Les panneaux solaires posés ou surimposés sont fixés sur la toiture sans démontage. C’est certainement le système le plus simple à poser : les panneaux, dont l’inclinaison et l’orientation sont spécifiques à chaque maison, sont fixés de multiples façons, en fonction du mode constructif du bâtiment. Par exemple, sur un toit en pente, il est possible de les accrocher à la structure porteuse à travers l’isolation ; sur un toit plat, ils seront fixés sur des châssis. Dans tous les cas, il convient là aussi d’assurer une très bonne étanchéité et une ventilation à l’arrière des panneaux.
Notez tout de même que ce système présente des qualités esthétiques moindres que le précédent, formant une « couche » photovoltaïque sur le toit, et présentant des éléments visibles la plupart du temps.
Par ailleurs, s’il est plus simple et souvent moins onéreux, ce type d’installation n’est pas considéré comme partie intégrante de l’enveloppe de la maison, et ne bénéficie donc pas de la garantie décennale.
3- Les tuiles ou ardoises solaires, la dernière innovation en la matière, constituent une alternative aux panneaux intégrés sur des toits inclinés, en construction neuve aussi bien qu’en rénovation. Leur pose est rapide par rapport aux deux autres systèmes. En revanche, les rendements sont un peu moins intéressants, car il est plus compliqué d’assurer une bonne ventilation arrière des capteurs.
Cependant, de par sa nature, ce système induit une très bonne étanchéité, puisqu’il n’introduit aucun élément supplémentaire créant des jointures. De plus, il est modulable : en effet, vous pouvez décider d’augmenter ou de diminuer la puissance de votre installation en ajoutant ou supprimant des tuiles au cours du temps. Du point de vue esthétique, l’intégration des tuiles photovoltaïques est quasiment invisible dans la toiture, qui ne présente aucune surépaisseur.
Mais si les tuiles en elles-mêmes ne sont pas plus chères que les panneaux, la production d’électricité est quant à elle moins rentable.
Pour finir, sachez, quel que soit votre choix, que les panneaux solaires sont voués à l’usure et à la dégradation, du fait du rayonnement solaire (ultra-violets, infrarouge…) et des intempéries. En général, les constructeurs vous proposent une garantie de 20 ans, mais il est très important de bien effectuer la pose (choix des matériaux et de la technique utilisée, réalisation des travaux, etc.), et ensuite de bien les utiliser et de bien les entretenir pour les garder longtemps efficaces et étanches (il existe aussi des systèmes de télésurveillance).
Par ailleurs, la question de la dimension écologique des panneaux photovoltaïques reste entière. On considère aujourd’hui qu’il faut en moyenne cinq ans de production électrique pour compenser pour compenser l’énergie grise utilisée par l’ensemble de la filière cristalline pour leur fabrication, ce qui n’est pas peu ! Et la question du recyclage des panneaux reste encore problématique, les filières se mettant très lentement en place (même si les constructeurs garantissent le recyclage).
Sachez encore que, pour une maison le montant maximum des dépenses qui peuvent ouvrir droit au crédit d’impôt ne peut excéder 16.000 euros pour un couple + 400 euros supplémentaire par enfant à charge. Pour calculer votre crédit d’impôt pour une installation photovoltaïque il vous faut appliquer le pourcentage du CI 2013, soit 11% du montant TTC, mais attention hors main d’œuvre, et ceci avec un plafond fixé à 3.200 euros TTC par KWC de puissance installée.
Rassurez vous, votre constructeur saura parfaitement vous l’expliquer !
et pour être complet…
L’inquiétude est grande dans la filière photovoltaïque : le projet de loi de finance 2014 annonce comme le grand perdant le ministère en charge de l’écologie ! Rigueur oblige, la suppression du crédit d’impôt est à craindre, ce qui serait dramatique !
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